Rencontre exclusive avec la photographe parisienne Stéfanie Renoma
Avec ses 160K followers sur Instagram, Stefanie Renoma est une des plus célèbres photographes. Avec son style décalé Sex, Drugs & Rock and Roll, ses photos ne passent pas inaperçues. Une photographe marginale qui continue de nous surprendre.
Vous faites partie des photographes parisiens les plus en vogue. Votre passion vous vient-elle de votre père, qui est lui-même photographe ?
Je ne dirais pas ça. En fait, ma passion pour la photographie est née de ma rencontre avec Raphael Say. A l’origine, j’étais directrice artistique et styliste, et c’est grâce à lui que j’ai commencé à passer de l’autre côté de l’objectif.
Mais mon père m’a inspiré oui, et il continue de le faire. Nous avons la chance d’avoir des univers totalement différents, aussi bien inventifs que créatifs. Mais malgré ces alchimies opposées, il parvient à m’inspirer car nos univers se croisent parfois sur certains projets. Il n’y ni aide ni compétition, c’est plutôt le croisement très intéressant de deux mondes aux antipodes l’un de l’autre.
Vous parliez de votre muse, Raphael Say, qui est en ce moment une des égéries de Jean Paul Gaultier pour la campagne « Le Mâle ». Comment vous êtes-vous rencontrés ?
On s’est rencontrés il y a 8 ans lors d’un édito. Je m’occupais à l’époque du stylisme, mais il m’a ensuite contacté pour faire un shoot. Avoir un modèle d’exception comme lui m’a vraiment permis de m’entraîner. Depuis, on ne s’est plus quittés. On monte des projets ensemble et on voyage un peu partout.
Parlons de cet univers créatif qui est le vôtre. Comment définiriez-vous votre style photographique ?
C’est une question assez compliquée. Selon moi, l’interprétation de tout ce qui touche au domaine artistique dépend du ressenti de chacun, de sa vision et de son vécu.
Mais si je devais définir mon style, je commencerais par le terme sensuel. Et ayant grandi et évolué dans l’ambiance 70’s, j’en ai gardé tous les codes, d’où le côté rock et sexy assez prononcé. Bien sûr, la nourriture a une place importante dans mon univers. On le voit dès mes débuts, avec “Eat my art”, une exposition basée sur un concept foodie et sexy qui s’est tenue pour la première fois à Basel en 2015. Je pense que la gourmandise doit faire partie de la vie et du partage car elle tue l’ennui.
Quels sont vos prochains projets photos ?
Eh bien je viens de sortir mon livre,“Remember your future », qui représente 5 ans de travaux et de voyage. Et je prépare maintenant le prochain qui s’intitulera “Food fetish” et qui verra normalement le jour en 2022. Le thème sera la cuisine, avec des recettes, des chefs ou encore des tips. Ce sera sexy et chic, food et fêtiche, tout ce qu’on aime.
Avec vos 160 000 followers, vous considérez-vous également comme une influenceuse, ou tout du moins une personne qui influence sa communauté ?
Je ne me considère pas du tout comme une influenceuse, d’ailleurs je refuse tout partenariat rémunéré. Ce qui m’intéresse sur Instagram, c’est de faire découvrir les choses que j’aime et que je teste réellement. Ça peut être de la cosmétique, de la nourriture, des produits locaux, des personnalités ou bien des artistes. J’aime ou je n’aime pas, et je le dis honnêtement.
Ce que je préfère c’est d’avoir un retour positif de mes abonnés qui ont testé et apprécié ce que j’ai conseillé. Ça ne me dérange pas d’influencer dans le bon sens, au contraire. Mais je ne suis pas influenceuse, moi je suis dans la réalité.
Comment avez-vous vécu la crise du Covid sur vos projets ? Et que pouvez-vous conseiller aux personnes qui se lancent ?
Je dirais que j’ai vécu la crise un peu comme tout le monde. C’est compliqué ; moralement, économiquement et psychologiquement. Il faut prendre sur soi, attendre, tenir et se serrer les coudes. J’ai d’ailleurs essayé d’être de bonne humeur et de toujours partager des messages positifs. Mais ça reste une grosse crise qui va être très dure à surmonter.
Personnellement, j’ai eu la chance de pouvoir continuer à travailler et faire des shoots. J’ai également pu rencontrer des personnalités incroyables via les réseaux sociaux, qui avant la crise étaient trop débordées et donc inaccessibles.
Pour ce qui est du conseil ; je dirais de rester positif et créatif, même si c’est difficile. Il faut se donner le temps de rêver, et de lire aussi. Et surtout, il faut croire en soi, oser essayer et ne jamais abandonner.
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