Le livre In Homo Veritas est un ouvrage rédigé par l’auteur Denis Fournaud, écrit sous l’anagramme Sined Duanrof. Ce blogueur a déjà publié ce contenu sous une autre forme. Sur son site, l’homme derrière le texte s’amuse à déconstruire les systèmes trop sérieux. Cet activiste de 78 ans a signé une préface, parlant brièvement de sa vie.
In Homo Veritas
C’est sur un ton sarcastique et tranchant que tout débute. Le lecteur sait où il met les pieds, dans un livre qui ne se prend pas au sérieux et qui désire apporter un angle différent de réflexion. Plutôt que valoriser le visuel d’un vieux sage aux traits solennels, silencieux et responsable, Sined veut rire à gorge déployée. Par ce réflexe instinctif et résolument humain, il souhaite détruire son ennemi juré : le connuisant. Il est à la fois « con » et « nuisible », celui qui emmagasine une connaissance superflue, qu’il ne met pas à la disposition du bien-être collectif. Duanrof cherche à utiliser le rire, à la manière d’une énergie inépuisable. Il s’agit donc d’un manifeste amusant, qui peut parfois en surprendre plus d’un. Le lecteur tourne les pages les unes après les autres, découvrant notamment des images comiques et des caricatures. D’ailleurs, l’auteur n’hésite pas à détourner des écrits mythiques et réputés, afin de mettre en valeur son propre courant de pensée. La tendance s’observe sur les réseaux sociaux et dans les discussions. Depuis quelques années, le monde sombre dans une espèce de mal du siècle, une forme de décadentisme qui rappelle la fin du dix-neuvième. Guerres, épuisement de la planète, explosion des technologies, tout va trop vite. Et pourtant, les « vrais » problèmes peinent à se résoudre. Alors que les dirigeants se posent la question sur la prochaine nouveauté transhumaniste à vendre à la foule, l’humaniste du rire se demande comment mieux se moquer des puissants, qui cachent des concentrés de bêtise.
Le rire, la solution
Face au chaos généré par le progrès, le rire s’impose. Les conséquences de connaissances artificielles et carrément superficielles sont dramatiques. C’est sous cet angle de panique que l’auteur décide de pointer du doigt les coupables. Après tout, le bonheur est à la portée de tous dans le BIBRON : Bonheur Intérieur Brut de la Rigolade. De grands philosophes ont déjà abordé l’importance de l’humour. Et si la sagesse se trouvait dans un éclat ? Pour mieux comprendre le cœur humain, il convient d’accepter et d’accueillir cette volonté de rire à des fins intelligentes. L’intellectuel peut être étouffant et contre-productif. Son oppression empêche de se dévouer à des problématiques qui concernent tout le monde et qui ne semblent pourtant pas préoccuper l’esprit scientifique, selon Denis Fournaud. Loin de tout à fait se couper des éminents chercheurs et scientifiques, l’auteur approuve le rôle de figures reconnues par les gens de Lettres. D’ailleurs, il n’hésite pas à lutter contre le sexisme, jugeant que le système est profondément dévalorisant pour le genre féminin. En effet, la société patriarcale a cherché à faire taire les femmes depuis des lustres. Aujourd’hui, de nombreux combats sociaux font avancer la cause de l’égalité, mais elle est loin d’être gagnée. Tout comme le racisme et les autres formes de discrimination, les progrès sont moins visibles que la technologie. Cela voudrait-il dire que la recherche scientifique importe plus que la vie, l’intégrité des individus ?
La force et le pouvoir de l’humour d’après Denis Fournaud
Qu’est-ce que la Rirocratie ? Dans la même veine que la démocratie ou l’aristocratie, l’auteur introduit le potentiel du rire. La force et le pouvoir de l’humour sont essentiels. Il est vrai que le divertissement représente une grande partie de l’existence d’une personne.
Face à la gravité des actes terrifiants, fruits de la barbarie des hommes avides, il est de bon ton de se détendre, d’évacuer le stress et l’anxiété suscitée. Mais la question du rire mérite une véritable réflexion. En effet, il ne s’agit pas seulement de s’amuser, de rire bêtement — sans aucune conséquence positive. Par ailleurs, l’auteur n’hésite pas à inclure des recherches sur le rire, même s’il critique grandement la science. Pour l’écrivain derrière le manifeste, la démarche n’est pas celle de « tirer sur l’ambulance » et de mépriser les scientifiques. En réalité, il souhaite avant tout mettre en avant l’absurdité et le sentiment d’injustice qu’il ressent face aux prouesses technologiques, qui ne font pas avancer l’humanité. Une espèce sans cesse guidée par l’égo, qui peine à reconnaître ses erreurs. L’autodérision présente une porte de sortie, qui pourrait également résoudre de nombreuses tensions. Après tout, ceux qui se font la guerre ne plaisantent pas — la classe dominante n’a pas le temps pour ces « bêtises ».
Un ouvrage qui casse les codes
Cette fois, Denis Fournaud inverse totalement la tendance avec cet ouvrage à la forme improbable. Photos, articles de blog, Constitution revisitée et même dictionnaire : cette lecture dépayse et apporte un vent nouveau dans la littérature actuelle. Grâce à cette publication, l’auteur prouve que n’importe qui peut se lancer dans l’aventure d’un livre « fourre-tout », tout en sincérité. Cash, provocateur et osé, In Homo Veritas pose les mots où ils gênent, avec pour objectif de pousser à la réflexion tout en faisant rire.
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