Rencontre exclusive avec le chef Norbert
Aujourd’hui, la mémoire collective a retenu que c’est Norbert Tarayre qui a remporté le challenge Top Chef en 2012. Pourtant, après avoir soutenu les battles finales avec brio, il franchira le podium à la troisième place. Doté d’un indéniable capital sympathie, son dynamisme et son humour ont fait de lui une célébrité du petit écran.
Norbert, comment la gastronomie est-elle arrivée dans votre vie ? Est-ce dû à un atavisme, ou est-ce tout simplement par choix ?
C’est le fruit du hasard. Après avoir essayé le football, où j’aurais pu faire une brillante carrière à condition d’être bon, j’ai voulu me lancer dans le métier de poissonnier. Je remercie mon père, qui m’a mis en garde sur la difficulté due à la complexité du poisson. Je me suis alors intéressé à la charcuterie, à l’occasion d’un stage au Seproc dans le 19ème. Ensuite, à l’âge de dix-huit ans, je suis parti en Angleterre pour gagner ma vie en tant que plongeur dans le restaurant trois étoiles de Nico à Londres. Rapidement, je suis passé commis. Cette passionnante aventure a duré deux ans.
Quelle a été votre plus belle rencontre avant l’émission sur M6 ?
Indiscutablement, Bernard Loiseau, pour lequel j’ai eu un véritable coup de foudre professionnel. Mais j’ai également eu le plaisir de rencontrer sur ma route des gens comme Marc Veyrat, Cyril Lignac, et Mauro Colagreco, élu récemment le meilleur restaurateur du monde. Un vrai bonheur ! Ce sont des personnes qui vous transmettent l’amour du métier.
La télévision a-t-elle changé votre vie ? Êtes-vous toujours la même personne ?
En télévision, tu es sous pression, comme dans un restaurant étoilé. Tu passes devant des millions de téléspectateurs et tu es confronté à leur regard. C’est une véritable mise à nu. J’ai acquis de la maturité. La télévision a fait de moi une personne plus humaine, plus à l’écoute des autres. Elle a déclenché en moi une vraie prise de conscience. De plus, il ne faut pas se mentir, c’est un incroyable accélérateur de réseau.
Après Top Chef, toujours sur M6, vous avez animé l’émission Norbert et Jean, avec votre binôme Jean Imbert qui fut le lauréat de la saison 3. Êtes-vous toujours en relation?
Oui. Justement je lui ai parlé récemment au téléphone depuis la Bretagne où il était en train de regarder la mer. Nous sommes restés de très bons amis.
Quelle place donnez-vous au théâtre ?
Le théâtre m’a permis d’encore évoluer. C’est en fait l’aboutissement. On joue en live, sans habillage, sans lumière. Faire passer des émotions, c’est transcendantal. Si tu bosses, ça marche. Même si j’ai eu des doutes, je n’ai pas eu de mauvaises critiques, ce qui est plutôt agréable pour un comédien débutant.
Cette période de pause est-elle bénéfique pour vous ?
Le choc ! Je vivais à 250 km/h sans air bag et sans limites. Mais à quarante ans j’ai eu, grâce à la Covid, la chance de voir naître en plein confinement mon petit garçon. En amour, je n’ai eu que de belles histoires. Je me suis davantage consacré à ma famille, qui compte maintenant trois filles et un garçon, et j’en suis ravi.
Quels sont vos projets pour cette année, lorsque tout sera à nouveau possible ?
Mon projet immédiat est de démarrer dès le 23 février 2021 un stage en boulangerie pour aborder la pratique de la viennoiserie. Puis je ferai le tour des différentes banlieues parisiennes pour apprendre la boulangerie et la pâtisserie. Le métier de la restauration est tentaculaire, et tout y est passionnant.
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