Entre chirurgie et médecine esthétique

La chirurgie ou la médecine esthétique, d’après le docteur Derder, a complètement évolué au cours de ces dernières années. Avant où il ne fallait pas avouer avoir eu recours à la pratique de la chirurgie, il est devenu plus que tendance de l’annoncer haut et fort.

Une interview avec le Docteur Derder

Le Docteur Derder, plus de 80K abonnés sur Instagram, est le chirurgien en vogue chez les célébrités et les jeunes. Il démocratise le milieu de la médecine esthétique en médiatisant cet univers qui était au départ confidentiel.

Comment vivez-vous cette démocratisation de la chirurgie esthétique ? Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ?

« En effet, de plus en plus de personnes sautent le pas. Les chiffres des patients ayant eu recours à la chirurgie esthétique sont en nette augmentation d’année en année. La population la plus impactée est les patients âgés de 18 à 35 ans.
C’est une bonne chose, car ma spécialité permet un regain de confiance en soi. Chez une jeune patiente complexée par exemple par l’absence de développement de sa glande mammaire qui va être perçu par un manque de féminité. Dans le même temps une mauvaise chose lorsque l’on tombe dans les excès ou dans les cas de banalisation de l’acte chirurgical qui conduit parfois à des catastrophes. »

En effet, le docteur Derder explique qu’il y a un aspect positif et négatif à cette démocratisation de la chirurgie esthétique. Il y a évidemment des raisons à cette évolution.

Une popularisation grâce à l’influence

Est-ce que la Tv réalité a joué un rôle dans cette évolution de la popularisation ? Est ce que le Mythe Kim Kardashian ou la recherche de la perfection absolue continue de faire rêver ?

    « Les influenceuses qui sont très suivies par une population souvent très jeune font la pluie et le beau temps, très consommatrices pour la plupart de chirurgie esthétique, elles contribuent fortement à influencer les plus jeunes. Ces dernières sont le plus souvent prêtes à tout pour lui ressembler (avoir la même bouche pulpeuse avec des injections d’acide hyaluroniques) ou les mêmes fesses bombées avec une silhouette fine. Le mythe Kim K continue à faire rêver et continuera à faire rêver, si elle décide qu’il faut avoir une taille fine et un gros volume fessier, elle sera imitée par des millions de jeunes filles. Si elle décide que la nouvelle mode, c’est d’avoir un volume fessier moins imposant elle réussira a inverser la tendance.« 

Cette évolution de consommation est dû à l’augmentation des influenceuses qui libèrent leur parole sur ce sujet.

Une chirurgie parfois dans l’excès

Que pensez-vous du tourisme esthétique, notamment en Turquie ou Tunisie ? Que conseillez-vous aux patients ?

    « Je m’opposerai toujours au tourisme chirurgical qui s’apparente plus à un business et non plus de la chirurgie.
Se retrouver dans un pays où vous ne parlez pas la même langue, ou en arrivant vous découvrez votre Chirurgien qui vous opérera le même jour ou le lendemain de votre arrivée alors que souvent, avant une intervention, il y a une préparation à faire tel que l’arrêt du tabac ou la perte de poids. Je refuse d’opérer plus de 60 % de mes patients qui doivent se préparer avant toute intervention. En cas de complications, ces patients se retrouvent en France parfois dans les cas les plus grave en état de choc sans que l’on ne sache ce qui a été fait exactement. Ces derniers n’ont aucun moyen de recours possible face à un échec d’une intervention. (les chirurgiens, souvent, ne répondent plus aux patients mécontents)« Le tourisme esthétique ***

On peut voir tous les influenceurs notamment ceux qui sont à Dubaï qui se font limer les dents pour se mettre des facettes dentaires. Véritable phénomène de mode, qu’en pensez vous ?

     « Les influenceurs ont tendance à se tourner volontairement vers le Hollywood smile ce qui me gêne le plus c’est de devoir tailler et donc sacrifier des dents saines pour un sourire ultra white, mais qui reste fake. Les dents deviennent plus sensibles, le risque d’infection est plus élevé. Les facettes ont une durée de vie limitée qui peut être raccourcie par une mauvaise hygiène bucco-dentaire. Et c’est pour cette raison, que les dentistes recommandent d’abord des méthodes beaucoup moins invasives pour un rendu naturel et un sourire éclatant sans endommager définitivement des dents. « 

Une augmentation à venir

Comment ressentez-vous l’avenir de la chirurgie esthétique ? Y aura-t-il une tendance à l’excès et l’exagération ou plutôt un retour au naturel ?

     « Je pense que l’évolution de la chirurgie esthétique se fera vers une nette augmentation de la consommation. La société actuelle est une société qui pousse à la consommation. Le Praticien a pour rôle majeur de poser les bonnes indications et de freiner les excès. Un peu comme la mode des vêtements, je pense qu’il existera des tendances tantôt vers l’excès tantôt un retour vers le naturel. Ces tendances seront bien évidemment dictées par les stars de télé-réalité.« 

La chirurgie et médecine esthétique ont connu une démocratisation depuis plusieurs années grâce à l’augmentation de sa promotion par les stars de télé-réalité et autres influenceurs. D’après le Docteur Deder, c’est une bonne chose, car cela permet d’atténuer des complexes chez certaines personnes cependant le risque est qu’il y ai un abus, notamment chez les plus jeunes. Il faut réfléchir et se préparer en amont pour subir une intervention. Il nous précise également qu’il faut le faire dans de bonnes conditions et ne pas se laisser tenter par les chirurgies dites « facile » dans d’autres pays qui font payer moins cher les interventions et qui donnent des rendez-vous rapidement. 
La chirurgie esthétique à connu  l’avenir de la chirurgie esthétique dépend des tendances dictées par les stars de télé-réalité ultra suivis de nos jours.