Horiz : la nouvelle scène chinoise qui bouscule la rue Volta
Dans la rue Volta, au cœur du Marais, là où les premiers Chinois se sont installés à Paris, une nouvelle génération redessine les contours de la cuisine asiatique contemporaine.

Depuis trois ans, Horiz casse les codes, loin des clichés, loin du traiteur à emporter, loin des cartes standardisées.
À seulement 23 ans, Olivier Lin mène les fourneaux avec une maîtrise sidérante, tandis que son frère Alexandre, 30 ans, orchestre la salle, l’atmosphère et l’expérience globale. Ensemble, ils ont créé un lieu où l’on picore, où l’on partage, où l’on découvre — et où l’on est constamment surpris.
Une adresse ancrée dans l’histoire du quartier

La rue Volta, surnommée par certains un “little Chinatown” historique, est un symbole : celui d’un Paris nourri par l’immigration chinoise dès les années 1910.
C’est dans ce décor chargé de mémoire que les frères Lin ont choisi d’ancrer leur restaurant. Mais au lieu de jouer le folklore, ils préfèrent l’audace, la créativité, la modernité — sans jamais tourner le dos aux traditions familiales.
Horiz, c’est l’Asie d’aujourd’hui, vibrante, inventive, sincère.
Une carte à partager, pensée comme un terrain de jeu gourmand

Chez Horiz, les plats arrivent au centre de la table, pensés pour être goûtés à plusieurs. “Tout se picore, tout se mélange”, explique Olivier. Et tout raconte une histoire.
Ce soir-là, j’ai eu la chance rare d’être servi par le chef lui-même, un jeune homme généreux, passionné, humble, qui parle de ses recettes comme on parle de souvenirs d’enfance. Il explique, il transmet, il raconte. On comprend vite que la cuisine est, pour lui, une langue maternelle.
Les Pâtes du Bonheur : un héritage de sa grand-mère

Mon immense coup de cœur : les Pâtes du Bonheur au porc laqué maison, un classique du sud-est de la Chine revisité par Olivier.
Dans l’assiette : pâtes de riz, choux de Shanghai, carottes, oignons rouges, et un porc laqué maison, sauté au wok avec une précision folle.
Une recette héritée de sa grand-mère, à qui il rend hommage avec beaucoup de tendresse. C’est un plat de transmission, d’émotion pure — et un bonheur à chaque bouchée.
Les Bing : tacos chinois croustillants, addictifs et ludiques

Les Bing, sortes de tacos crispy chinois, arrivent ensuite. Une galette croustillante, un cœur fondant, des parfums francs : impossible de n’en prendre qu’un.
Un plat ludique, moderne, irrésistible.
Le Poulet Frit Double-Sauce : un chef-d’œuvre de maîtrise
S’il y a un plat qui montre toute la précision technique du chef, c’est le Poulet Frit Double-Sauce : ailes marinées 24h, panure croustillante à base de farine de riz, laquage coréen brillant, mayonnaise au soja maison.
Le croustillant, l’acidité, le sucré-salé, la profondeur du laquage : un véritable feu d’artifice. Probablement l’un des meilleurs poulets frits du quartier.
Le Mango Sticky Rice revisité : douceur, fraîcheur, équilibre parfait

Pour terminer, le Petit Mango Sticky Rice revisité est un bijou : riz au lait de coco, gel mangue–passion–citron vert, dés de mangue fraîche, basilic thaï haché, mousse coco aérienne, coulis de mangue.
Un dessert aussi léger que gourmand, parfaitement équilibré, qui clôt le repas avec finesse.
Une déco pensée comme une immersion subtile

Sur deux étages, Alexandre a créé un décor végétalisé, moderne, chaleureux. Pas d’accumulation de symboles chinois, mais des touches discrètes :
un chat porte-bonheur, un petit Bouddha, des vases en céramique, des fleurs séchées, des lignes inspirées des rizières au mur.
Un univers qui respecte les racines sans jamais tomber dans la caricature. Le voyage est total.
Une adresse où l’on partage, où l’on rit, où l’on mange très très bien
Ce qui frappe chez Horiz, c’est la générosité. Dans les assiettes, dans le service, dans l’histoire que les frères Lin racontent. Olivier, passionné, souriant, partage ses souvenirs d’enfance avec autant d’émotion que ses plats. Alexandre, en salle, accueille, raconte, fait voyager.
Horiz, c’est la cuisine chinoise réinventée : gastronomique mais accessible, audacieuse mais familiale, surprenante mais réconfortante.
On repart le sourire aux lèvres, le ventre heureux, et l’envie urgente de revenir.
À seulement 23 ans, Olivier Lin n’a pas fini de nous surprendre.
D’autres articles par Janaina Pedroza sur www.luxepapilles.com



