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Confession de Magali Berdah dans Clash ou Splash

“PENDANT DEUX ANS, IL Y A DES GENS QUI M’ONT ASSIMILÉ A TOUT” 

Cette semaine, dans Clash ou Splash, Magali Berdah s’est livrée dans une interview d’une heure, sur ses deux ans de cyberharcèlement. La nouvelle invitée de Yanis Bargoin est revenue avec émotion sur son procès contre l’artiste Booba, ses relations avec le monde de l’influence, les répercussions sur sa vie personnelle et ses nouveaux projets à venir. 

“UN DES PLUS GROS DOSSIERS DE CYBER-HARCÈLEMENT JAMAIS EU EN FRANCE”

C’est en 2022 que le rappeur Booba lance officiellement les hostilités contre la fondatrice de  Shauna Events, la première agence d’influence en France. Pendant deux ans, Magali Berdah a dû faire face à une vague de haine dirigée contre elle sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui “l’enquête est classée” et même si certains ont encore du mal à l’avouer, elle confirme avec soulagement avoir été accusée à tort. 

“Dans un système de défense, il avait déposé une plainte contre moi, alors que j’étais la première à déposer plainte contre lui. Il y a eu un an et demi d’enquête et aujourd’hui elle a été classée sans suite, parce que dans tout ce qu’il a raconté, il n’y avait rien contre moi ou Shauna events.” Cette décision ne suffit pourtant pas à effacer les stigmates de ces deux ans d’acharnement. “Il y a eu tellement de choses que c’est difficile de se dire qu’aujourd’hui je suis tranquille parce que la justice à avancé. Il me reste encore du chemin et du travail psychologique à faire. Ce n’est pas encore fini, non”.

Pour affronter ce que la sphère médiatique à qualifié du “plus gros dossier de cyberharcèlement de France », Magali à dû faire un choix pragmatique entre vivre ou mourir. 

Elle raconte que c’est l’instinct animal qui l’a sorti de la dépression. “On se sous-estime souvent, mais je peux dire c’est que si ça m’est arrivé d’une telle violence c’est peut-être parce que j’avais les épaules pour le supporter. J’ai vécu des choses que je ne pensais pas possible de vivre. Je pense que seules les personnes qui ont été exposées à du cyberharcèlement peuvent connaître. Je ne le souhaite à personne, même pas à lui (Booba).” 

J’AIMERAIS QU’ON COMPRENNE CE QU‘EST LE CYBER-HARCÈLEMENT 

Avec une voix de plus en plus tremblante, Magali affirme “le cyberharcèlement c’est meurtrier”. Elle ajoute, “J’ai encore en tête cette vidéo de Booba qui dit “J’irai jusqu’à la mort””. Son histoire joue un rôle particulier dans la sensibilisation des victimes mais pas que. “Il y a des gens qui ont compris qu’ils ne peuvent pas tout faire. Finalement j’ai bien fait de ne pas mourir. Les victimes doivent s’accrocher. L’ennemi le plus puissant, c’est le temps. Je pense que cette décision est historique dans le monde entier. La France est un exemple à l’international sur le traitement du harcèlement en meute. L’affaire à été relayée par la BBC, Daily mails …”

LOIS INFLUENCEURS

L’agente artistique revient également sur la fameuse loi influenceurs parue le 9 juin 2023. “Ce n’est pas grâce à moi ou à Booba qu’il y a eu cette loi influenceurs, c’était normal. Le code de la consommation existait déjà. Mettre le hashtag publicité existait déjà. En regardant les post et story de nos influenceurs, ils le mettait déjà en 2017 et on était une des seules agences à le faire”

Avec cette avancée, le fameux “ministère des réseaux sociaux” verra peut-être le jour…. “Avant la mort de ma grand-mère j’ai reçu une invitation de Gabriel Attal, elle était heureuse, elle à dit “ma petite fille va être ministre des réseaux sociaux”. Elle est partie quelques mois après et c’était un clin d’œil pour moi de faire le ministère des réseaux sociaux, ce n’est pas que je voulais être ministre des réseaux sociaux.

Même si madame Berdah est favorable à la création de ce ministère, elle se satisfait pour l’instant de la reconnaissance de l’influence comme un vrai métier. ”A partir du moment où il y a une loi qui encadre c’est que c’est considéré comme un vrai métier. Il faut arrêter l’hypocrisie, les créateurs de contenu et les influenceurs c’est la même chose, il n’y a pas un au-dessus de l’autre.”

SAUVER SHAUNA EVENTS

Aux accusations “ tu as de l’argent pour faire un aussi grand mariage mais pas de nous payer” elle répond : “Il faut déjà comprendre la différence entre une entreprise et une personne physique. J’ai eu beaucoup de partenariat pour mon mariage. Ça a permis de donner de la visibilité énorme à des prestataires qui en avaient besoin. Ces mêmes influenceurs le savent puisqu’ils en ont profité en venant à mon mariage, ils ont eux aussi eu ces partenariats. 

La vague de harcèlement ne s’est pas limitée à la responsable de Shauna Events. Après avoir été pointées du doigt par Booba, les marques partenaires devenues des cibles de l’acharnement médiatique ont dû suspendre les budgets. La situation financière de l’entreprise engagée, son mari, Stéphan Teboul, a fait le choix de placer l’agence en redressement judiciaire le temps de se reprendre en main.

DISTINGUER LE PRIVÉ DU PROFESSIONNEL 

Un mois après cette décision Magali s’envole pour un voyage humanitaire en Israël la mettant à nouveau sous la lumière des projecteurs. Cette fois-ci, les critiques ciblent son mariage qui s’est pourtant déroulé cinq mois auparavant et son soutien à Israël.

“Je n’ai pas aimé qu’on mélange les choses. La société est en difficulté, je suis juive, je vais souvent en Israël et ce n’est un secret pour personne. J’ai de la peine pour les miens, comme j’ai de la peine pour les civils palestiniens et n’importe quel être humain le peut.” Elle ajoute, “je ne fais pas de guerre de religion […] ça s’appelle de la tolérance. On a une responsabilité. Je trouve que ce qui s’est passé sur les réseaux sociaux après le 7 octobre a un impact sur ce qu’il se passe aujourd’hui en France. Tout le monde à raconter ce qu’il avait envie de raconter et maintenant ça a un impact sur les jeunes qui ne connaissent pas vraiment le conflit et ce qu’il se passe. 

SA FAMILLE AUSSI VICTIME DE LA HAINE

Magali Berdah n’a pas été la seule victime de cet acharnement. Ces trois “guerrières” ont été exposé au risque de se faire agresser dans la rue, ont vécu du harcèlement scolaire. “Mes filles sont ma force, je ne peux pas baisser les bras pour elle, parce qu’elles ne baissent pas les bras pour moi, sinon ça veut dire que je les abandonne” “ elles sont là, elles ne pleurent jamais, en tout cas pas devant moi, elles me boost, me rassurent. Tout le monde me déteste mais elles, elles m’aiment.

“Je ne pense pas qu’elles voudront faire de la télé réalité. Elles sont traumatisées”. Aujourd’hui, Magali ne se voit pas priver sa fille d’utiliser les réseaux sociaux “ les gens qui harcèlent doivent être punis. Tu ne peux pas punir une jeune fille qui veut vivre avec son temps, parce que des gens ont décidé qu’on devrait vivre différemment”. 

UN COMBAT LOIN D’ÊTRE GAGNÉ SANS SOUTIEN  

Malgré les 28 condamnations et 28 peines de prison qu’ont engendrées les plaintes, Magali Berdah reste dans l’incompréhension face aux propos de Bruno Le Maire, “Je ne me mêle pas d’ une guéguerre d’ influenceurs”. Le manque de considération du Ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique lui font se demander “comment veux-tu que les gens nous prennent au sérieux dans le cyberharcèlement?”

“Si même à moi qui ai un réseau on me laisse en vue alors imaginez les gamins qui n’ont rien pour se défendre”. Ce qui m’a sauvé c’est le Parquet National de la Lutte contre la Haine en ligne.” Il faut en parler parce qu’il y a des choses en place pour les aider comme OCLCH ou le parquet spécialisé. Ce ne sont pas les beaux parleurs sur les plateaux télé qui vont aider, parce que moi je les ai tous appelé et ils ne m’ont pas aidé.” 

Elle partage ces quelques mots aux victimes. “À un moment donné il y a une lumière, mais il faut savoir se défendre et il faut qu’on vous apprennent à monter vos dossiers.”

NOUVEAU DÉPART POUR L’ AGENCE – JE NE SUIS PAS RESTÉE POUR RIEN 

Durant cette période difficile, les locaux de Shauna Events ont été vandalisés trois fois. L’équipe s’est retrouvée condamnée à travailler de chez elle, dans un appartement. 

Toujours avec le soutien de son mari, sa “colonne vertébrale” l’agence prend un nouveau départ plein d’ambitions. Avec de nouveaux locaux, de nouveaux projets pour le moment tenus secrets Magali pense que “ça va surprendre pas mal de monde. Aujourd’hui on se diversifie. On a plein de personnalités différentes qu’on n’expose pas trop sur les réseaux comme avant parce qu’on leur souhaite la tranquillité”. Après un an de travail, elle est heureuse de montrer à tout le monde où ils en sont. “ Tout le monde se régale de la tristesse des gens mais ne les sous estimez pas”

En effet, l’acharnement qu’elle a reçu a également été alimenté par des influenceurs de son agence. Ces derniers n’ont pas hésité à lui tourner le dos en partageant des propos virulents et des “secrets” contre elle. Malgré cet épisode marquant, elle soutient que tous ne l’ont pas abandonné. 

L’ AVENIR DE L’INFLUENCE ET DES STARS DE TÉLÉ-RÉALITÉ 

Si la télé-réalité fait son grand retour, l’influence, elle, est au centre du débat. “J’ai rencontré beaucoup d’influenceurs à l’international et il y a une cassure en France”. Aujourd’hui un de ses objectifs est de réconcilier les français avec le monde de l’influence et leur faire comprendre que ce sont des gens normaux comme eux. “Je ne suis plus à la recherche du candidat de télé-réalité. Les choses évoluent et je pense que j’y ai été au bon moment. Les mentalités des candidats de télé réalité ne sont pas les mêmes qu’il y a 5 ans en arrière”.

Si des icônes de la télé-réalité comme Nabilla ou Loana se font plus rares d’après l’invité de Clash ou Splash, il faut donner plus de temps à la nouvelle génération. Peut être que de nouveaux personnages principaux vont apparaître.

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