Le Château de Fiac, situé dans le charmant village de Fiac, a une histoire riche et fascinante. Construit au XIXe siècle par la famille Rival, une riche famille industrielle de Toulouse, il servait de résidence secondaire. En 2010, l’ordre religieux des Marianistes, qui en avait fait une maison de retraite, vendit le château à un homme d’affaires anglais, Gordon Oldham.
Après une période de réflexion, Oldham décida en 2019 de transformer ce majestueux édifice en un hôtel de luxe. Trois ans de rénovations intensives ont suivi, aboutissant à l’ouverture de l’hôtel quatre étoiles en juin 2022. Aujourd’hui, le Château de Fiac allie élégance historique et confort moderne, offrant une expérience unique à ses visiteurs. Le chef Jérôme Travere et le directeur Mathieu Stauff se sont prêtées aux jeux des questions réponses de Yanis Bargoin.
©Yanis Bargoin
Depuis combien de temps travaillez-vous au Château de Fiac ?
Jérôme Travere : Depuis mars 2024. J’ai rejoint Fiac, car je connais Mathieu depuis un certain temps, ayant travaillé avec lui dans un autre établissement. J’ai toujours été passionné par la cuisine et j’ai travaillé en France, en Angleterre et en Espagne après avoir fait l’école hôtelière à Mazamet. Au fil des années, j’ai évolué dans divers établissements, dont le Jardin de l’Opéra à Toulouse en 1997, où j’ai travaillé aux côtés de Philippe Etchebest.
Quel est le produit local du Tarn que vous préférez cuisiner ?
JT : J’adore travailler avec le canard de la montagne, le foie gras, le bœuf de l’Aubrac et le veau de l’Aveyron. Ce sont des produits que nous avons actuellement à la carte.
Filet de Boeuf ©Yanis Bargoin
Avez-vous l’ambition d’obtenir une étoile Michelin ?
JT : C’est un objectif en discussion avec Mathieu. Nous avons reçu des retours de clients étonnés que nous ne soyons pas encore étoilés. Cependant, c’est un processus qui demande du temps. Il faut une équipe bien structurée et des services bien établis. Nous visons une étoile dans trois à quatre ans, une fois que nous aurons stabilisé notre équipe et nos processus.
Quel est votre plat signature ?
JT : Je change ma cuisine tous les mois en m’adaptant aux produits de saison. Par exemple, je peux préparer du bœuf de différentes façons selon l’accompagnement ou la sauce. J’aime aussi travailler le fumage des produits comme le saumon et les légumes. Ma cuisine est en constante évolution, ce qui en fait ma signature.
Tian de légumes ©Yanis Bargoin
Est-il toujours difficile de trouver du personnel qualifié ?
JT : Oui, c’est de plus en plus compliqué. Le métier de la restauration exige des horaires spécifiques, et il est difficile de recruter des personnes compétentes et motivées. Quand nous avons une équipe complète, nous essayons d’adapter nos horaires pour offrir de meilleures conditions de travail. Mais il est crucial de s’adapter en permanence.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Mathieu Stauff : J’ai commencé ma carrière au Club Med à Paris, mais je m’ennuyais. J’ai donc créé une agence de voyage en ligne, puis un site de rencontre, que j’ai vendus après une quinzaine d’années. Ensuite, j’ai racheté le Pavillon du Château, un établissement quatre étoiles. Gordon Oldham, un client régulier, m’a proposé de m’associer pour transformer le Château de Fiac en un hôtel de luxe, ce que nous avons réalisé en juin 2022.
Mathieu Stauff ©Yanis Bargoin
Quels sont les futurs projets pour le Château ?
MS : Nous avons plusieurs projets ambitieux, notamment développer la partie séminaire et créer des bungalows haut de gamme dans le parc. Nous visons également à obtenir une distinction pour notre restaurant d’ici à deux à trois ans.
Comment la région a-t-elle été impactée par les Jeux Olympiques ?
MS : La flamme olympique a attiré beaucoup de monde lors de son passage, mais cela a eu un impact limité. Cette année, nous avons constaté une baisse de la clientèle étrangère, remplacée par un tourisme sportif à Paris.
Qui sont vos principaux clients ?
MS : Notre clientèle est principalement composée de touristes anglophones, belges, suisses, allemands et hollandais, ainsi que de franciliens. Ils cherchent le calme et l’art de vivre à la française, loin des destinations touristiques surpeuplées.
©Yanis Bargoin
Organisez-vous des activités pour les entreprises ?
MS : Oui, nous organisons de nombreux séminaires avec des activités de team building comme des chasses au trésor, des murder parties, du tir à l’arc, des séances de yoga et des cours de cuisine.
Quelles activités peuvent faire les visiteurs autour de Fiac ?
MS : Nous avons deux golfs à proximité, le golf de Fiac et celui d’Albi. La région offre aussi des randonnées dans la montagne noire, des balades le long du canal du midi, et des visites de villages typiques et de marchés locaux. Il y a beaucoup à découvrir pour un tourisme vert, culturel et sportif.
Une anecdote sur le Château ?
MS : Nous sommes un hôtel réservé aux adultes, ce qui permet à nos clients de se détendre pleinement. Beaucoup viennent sans leurs enfants pour se ressourcer. Après 24 heures ici, ils ont l’impression d’être partis une semaine, grâce à l’atmosphère apaisante et ressourçante du lieu.
©Yanis Bargoin
Le Château de Fiac 51, rue Chaminade 81 500 FIAC
