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Les terroirs du chanvre : peut-on parler d’AOP du CBD ?

Longtemps cantonné à un usage confidentiel, le chanvre bien-être gagne aujourd’hui ses lettres de noblesse. Porté par l’apparition du CBD (cannabidiol), il suscite désormais un intérêt chez un plus grand nombre, pour ses caractéristiques organoleptiques et ses conditions de culture, à l’image de ce que l’on observe dans le vin ou les plantes médicinales. Alors, peut-on sérieusement envisager une appellation d’origine protégée (AOP) pour le CBD ? L’idée, bien que novatrice, n’est pas aussi farfelue qu’il y paraît.

Le chanvre, une plante influencée par son terroir

Le terme « terroir » renvoie à un ensemble de facteurs géographiques, climatiques et humains qui influencent la qualité d’un produit agricole. Si cette notion est surtout associée au vin ou au fromage, elle pourrait s’appliquer au chanvre industriel, dont les propriétés varient considérablement selon le sol, l’altitude, le climat ou les méthodes de culture.
Un chanvre cultivé dans les terres calcaires de la Drôme ne développera pas les mêmes arômes ni les mêmes concentrations de cannabinoïdes qu’un autre cultivé en Alsace ou en Italie du Sud. La richesse en terpènes, ces molécules responsables des odeurs et saveurs, est notamment conditionnée par l’environnement. Cette diversité aromatique, de plus en plus recherchée par les amateurs de CBD, ouvre la voie à une valorisation par l’origine.

Vers une typicité du CBD ?

Les producteurs les plus exigeants revendiquent aujourd’hui une identité propre à leur terroir. Certains vont jusqu’à établir des cartes des profils aromatiques de leurs fleurs ou résines en mettant en avant les notes fruitées, boisées ou florales propres à leur culture. Le public, lui aussi, devient plus exigeant : il ne recherche plus uniquement une concentration en CBD, mais une expérience sensorielle globale, influencée par la méthode de culture (outdoor, greenhouse, indoor) et la région d’origine.

C’est ici qu’apparaît la question d’un cadre réglementaire inspiré des AOP. Si une telle reconnaissance est encore absente du droit européen, certains acteurs militent pour des labels locaux de qualité, permettant de garantir traçabilité, authenticité et bonnes pratiques agricoles. Ce serait aussi un moyen de se distinguer de la production intensive, parfois moins qualitative, venue de l’étranger.

Quand exigence et savoir-faire redéfinissent les standards du CBD

Mama Kana, acteur reconnu du CBD français, défend une vision artisanale du chanvre.
La marque sélectionne rigoureusement ses variétés et travaille avec des producteurs passionnés, principalement en France et en Suisse. Les produits Mama Kana se distinguent par leur fraîcheur, leurs arômes complexes et leur taux de cannabinoïdes analysés en laboratoire, ce qui garantit une transparence totale. On retrouve dans leur catalogue des
concentrés CBD aux profils olfactifs variés, reflet d’un travail minutieux sur les terroirs et les techniques d’extraction.
Mama Kana milite aussi pour une approche plus responsable : aucun ajout artificiel, une culture raisonnée et un positionnement accessible.

Une reconnaissance encore embryonnaire mais en évolution

L’absence d’une véritable AOP pour le CBD s’explique aujourd’hui par un vide juridique, mais aussi par la jeunesse du secteur. Cependant, on observe déjà une volonté de différenciation par l’origine, portée autant par les producteurs que par les consommateurs.
En France, l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) s’est penché sur l’impact des terroirs sur le chanvre, soulignant leur influence sur la concentration des composés secondaires, notamment les terpènes. Ce type de recherche pourrait, à terme, appuyer scientifiquement la mise en place de cahiers des charges régionaux, voire de labels d’origine.

Si le CBD n’a pas encore ses grands crus ni ses appellations contrôlées, tout laisse penser qu’un modèle de valorisation par le terroir est en train de naître. Il reste encore à construire un cadre commun, mais l’avenir du chanvre bien-être pourrait bien passer par la reconnaissance de son identité géographique.