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De la Bretagne à l’Auvergne avec le chef Rodolphe Regnauld de l’auberge du pont

Rodolphe Regnauld, chef étoilé de l’Auberge du Pont en Auvergne, a tracé un parcours inspirant. Formé aux lycées hôteliers de Dinard et de Rennes, il a effectué son service militaire dans la Marine avant de se lancer dans la vie professionnelle. Sa carrière a débuté par un coup de chance via une annonce qui n’était plus d’actualité qui a donné suite à une opportunité à seulement 21 ans.

Après des expériences en Savoie et en Suisse, il a acquis une expertise variée, allant de la cuisine étoilée chez Philippe Chevrier à la gestion hôtelière. Installé en Auvergne depuis 19 ans, il a ouvert l’Auberge du Pont en 2005 et a décroché sa première étoile Michelin en 2021. Passionné par les produits locaux et la nature, il combine tradition et innovation dans sa cuisine. Rodolphe Regnauld s’est prêtée aux jeux des questions réponses de Yanis Bargoin.

© Yanis Bargoin

Est-ce que la Bretagne vous manque ? Pourquoi êtes-vous arrivé en Auvergne, à Pont-du-Château ?

Rodolphe Regnauld : La Bretagne me manque, c’est certain. J’y retourne régulièrement pour voir les amis et profiter de la région. Mais en Auvergne, j’ai trouvé une nouvelle maison. Mes beaux-parents sont originaires d’ici et ma belle-mère m’a beaucoup aidé au début. Depuis 2005, je suis installé à l’Auberge du Pont et j’apprécie vraiment cette région et ses produits.

La salle Auberge du Pont © Yanis Bargoin

Quel est votre plat signature ?

RR : Le pigeon est notre plat signature, travaillé différemment à chaque carte. Nous utilisons un petit barbecue japonais pour griller légèrement le filet, confire la cuisse et préparer une tartelette avec le foie et le cœur. Nous mettons également en valeur des produits locaux comme la truffe d’Auvergne.

© Yanis Bargoin

Votre cuisine mixe-t-elle les inspirations bretonnes et auvergnates ? Que souhaitez-vous transmettre dans votre cuisine ?

RR : Ma cuisine est traditionnelle, centrée sur les produits locaux d’Auvergne et de la Bretagne. Je préfère utiliser des ingrédients de proximité plutôt que d’importer d’ailleurs. C’est une philosophie qui respecte la nature et la saisonnalité. Les produits de saison sont essentiels pour moi. Ils apportent un goût authentique et naturel à la cuisine. C’est une question de respect pour la nature et pour les saveurs qu’elle nous offre tout au long de l’année.

Mon plat signature, le pigeon, en est un bon exemple : il est revisité à chaque nouvelle carte avec des ingrédients locaux et de saison.

L’écrevisse au caviar © Yanis Bargoin

Quels sont vos projets futurs ? Pensez-vous à une deuxième étoile ?

RR : Après 19 ans, nous avons exploité toute la maison à 100%. L’objectif de l’étoile Michelin était toujours présent dans un coin de ma tête et nous l’avons atteint. Maintenant, l’objectif est de continuer à faire plaisir aux clients et de maintenir une maison qui tourne bien. Nous avons des projets comme organiser des dîners à six mains avec d’autres chefs pour partager et découvrir de nouveaux univers culinaires.

C’est génial de voir des familles avec des enfants de tout âge venir dans votre restaurant pour découvrir la cuisine gastronomique. N’avez-vous pas peur que cela puisse déranger les autres convives avec le bruit ? Avez-vous un menu enfant adapté ?

RR : Les enfants sont importants pour nous, c’est une question de souvenirs. Nous avons deux menus enfants, et nous les laissons choisir parmi nos plats pour les habituer à découvrir de nouvelles saveurs. Les enfants sont souvent plus ouverts au restaurant et aiment être traités comme les grands.

Vous avez des enfants ? Que pensez-vous des petits pots industriels comme Blédina ?

RR : Oui, nous avons deux filles. Pour elles, nous avons toujours privilégié les repas faits maison avec le Babycook. Je ne suis pas fan des produits industriels. Même si parfois, nous avons des repas rapides comme une pizza, je préfère toujours cuisiner des repas équilibrés et savoureux.

Que pensez-vous des JO ? Ressentez-vous une augmentation du nombre de Parisiens dans la région ?

RR : Les JO apportent une clientèle estivale en Auvergne, mais je ne pense pas qu’ils aient un impact significatif sur notre région. Nous avons toujours des gens de passage, surtout en été.

Une petite anecdote ?

RR : Au début, je ne voulais pas venir ici. Mais un jour, lors d'un repas avec un guide, nous avons rencontré Monsieur Porchet, l'ancien président des Toques d'Auvergne, qui nous a invité à voir son établissement. Nous avons eu un coup de cœur. C'est lui qui m'a proposé de venir ici, et je suis heureux d'avoir accepté. Une fois, même, il est venu nous aider à la plonge lors d'un dimanche difficile. C'est devenu une belle histoire de soutien et d'amitié.

Auberge du Pont,
70 Av. du Dr Besserve, 63430 Pont-du-Château
auberge-du-pont.com

© Yanis Bargoin