Avec Sébastien, Marc Desaubliaux signe aux éditions des auteurs des livres, un roman subtil et émouvant sur les troubles de l’adolescence, la solitude affective et la découverte confuse des premiers sentiments. Publié en 2024, ce texte s’inscrit dans la continuité d’une œuvre profondément humaine, où la psychologie intime des personnages est toujours au cœur de l’écriture.
Une introspection douloureuse mais lumineuse
Dans ce roman, le lecteur suit Sébastien d’Ecuyles, un adolescent de quatorze ans enfermé dans une famille bourgeoise où l’émotion n’a pas sa place. Entre un père distant et une mère effacée, Sébastien se construit dans le silence et l’isolement. Tout change le jour où il rencontre Jean-Denis, un garçon plus jeune, dont la présence éveille en lui un sentiment puissant, ambigu et bouleversant. Ce n’est pas seulement une histoire d’amitié : c’est une révélation, une faille, une lumière. Ce trouble, que Sébastien ne sait nommer, devient le fil rouge du roman.
Marc Desaubliaux n’a pas son pareil pour raconter l’indicible. À travers une écriture pudique, rythmée par les pensées et les sensations de son héros, il restitue avec justesse la confusion émotionnelle de l’adolescence. Loin des clichés, l’auteur dessine les contours d’un amour naissant avec une tendresse rare et un respect absolu pour la vulnérabilité de ses personnages.
L’œuvre d’un écrivain fidèle à son regard sur le monde
Marc Desaubliaux est né à Paris en 1953. Dès 1979, avec Journal du désespoir, il affirme un style introspectif. Il aime dire que « l’écriture est pour lui autant un besoin qu’une souffrance ». Historien de formation et passionné de musique, il puise dans ces deux univers une inspiration constante. Lauréat du prix Eugène Piccard de l’Académie française pour La fin du parti royaliste 1889-1890, il se distingue aussi bien dans le roman que dans l’essai.
Avec Sébastien, il revient à son terrain de prédilection : le roman de l’intime, où il explore les douleurs invisibles, les désirs tus et la quête de soi. C’est un roman qui parle doucement mais profondément, et qui trouve un écho particulier chez les lecteurs sensibles aux fêlures de l’âme humaine.